Qui a supprimé à l’aveugle des milliers de postes dans les commissariats depuis plusieurs années ? Qui impose des économies draconiennes au budget de la Justice, n’hésitant pas, pour ne pas surpeupler davantage les prisons, à étendre la dispense d’incarcération pour les peines allant jusqu’à deux ans de prison, laissant ainsi dans la nature de petits caïds ? Qui, aussi, a relancé l’immigration de travail, à la plus grande joie du MEDEF ? Qui, de même, a supprimé la « double peine » permettant l’éloignement automatique du territoire national des criminels étrangers ? Qui, enfin, signe les yeux fermés et porte à bout de bras des traités européens qui empêchent la France de contrôler ses frontières ?
Qui ? C’est Nicolas Sarkozy bien sûr ! Lui qui se plaint maintenant d’une insécurité qu’il n’a rien fait pour sérieusement juguler. Et c’est encore lui qui, pour masquer ses échecs en matière de sécurité publique comme de régulation des flux migratoires, s’attaque maintenant aux principes régissant la nationalité française. Il se comporte comme toujours en candidat de la démagogie, de la provocation et de la surenchère, plutôt qu’en président de la République. En effet, la qualité de Français est un bloc indivisible et il serait à la foi indigne et irresponsable, comme à l’époque de Vichy, d’opérer un tri entre « bons » et « mauvais » Français. Le rôle du chef de l’Etat n’est pas de dresser les Français les uns contre les autres, mais au contraire de les rassembler autour d’une ambition collective !
Plutôt que de voir leur Président jouer pour des raisons purement politiciennes avec notre pacte républicain, les Français attendent sa ferme application.
Je propose depuis des années des mesures simples et cohérentes :
Donner à la police comme à la justice des moyens corrects pour assumer leurs missions (la France dépense moitié moins par habitant pour sa justice que la Grande-Bretagne ou l’Allemagne !) ;
Appliquer les peines de prison en supprimant les remises de peine extravagantes ;
Expulser comme tous les autres pays le font les étrangers coupables de délits graves, notamment les trafiquants de drogue ;
Rétablir les contrôles aux frontières, ce qu’autorise d’ailleurs le traité de Schengen dans certaines conditions ;
Durcir, pourquoi pas, les conditions d’accès à la nationalité française.
Mais une fois français, on l’est une fois pour toutes. Et qu’il soit admis que cette égalité de tous les citoyens devant la loi garantit la cohésion nationale ! Dès janvier 2007, lors de l’investiture de Nicolas Sarkozy pour l’élection présidentielle, j’ai claqué la porte de l’UMP, mettant en garde contre les graves dérives qu’impliquait la désignation d’un tel candidat. Aujourd’hui, pour se maintenir coûte que coûte au pouvoir, le chef de l’Etat est prêt à tout. Mais les parlementaires de la majorité refusent toujours d’ouvrir les yeux. C’est pourtant bien plus que l’avenir de leur siège qui est en jeu, c’est l’avenir de la France…
Nicolas DUPONT-AIGNAN - Député de l’Essonne - Président du rassemblement gaulliste Debout la République